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René Lévesque Ouest, un roman de désanticipation

 

 

L’humain adore les prédictions : on ne compte plus les catastrophes annoncées, les effets anticipés et les conséquences probables. Tout et son contraire ont été prévus, ce qui fait en sorte que, parfois, forcément, des pronostics se réalisent. L’humain adore les prédictions, mais regarde rarement derrière pour constater son manque flagrant de clairvoyance. La science est un piètre prophète et l’opinion sur les phénomènes à venir doit être nommée pour ce qu’elle est : une œuvre de fiction. Pour rendre hommage à cette attirance délirante, nous allons désanticiper, c’est-à-dire réécrire l’histoire pour qu’elle soit plus en phase avec les prédictions d’une époque. Il s’agira donc de donner raison à ces énoncés et, situé dans le monde irréel qui avait été anticipé, de retourner à l’époque où les prédictions ont été faites pour réécrire le monde tel qu’il aurait dû être pour que celles-ci se réalisent. Bref, à partir d’un monde qui n’est pas advenu on retourne à un monde qui n’a jamais existé, mais qui est nécessaire pour qu'advienne le monde qui n’est pas advenu. L’action se situe dans le Québec des années soixante-dix, à une époque où la souveraineté était imminente, l’égalité homme-femme un objectif nécessaire, le prix de l’essence bientôt sous contrôle, le progrès technique guidé par les besoins humains, la culture prochainement accessible à tous et où la démographie promettait la pérennité du fait français. Nous lirons les journaux et ferons beaucoup de désinformation.

 

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